EGLI

et la marmotte met le vétouine dans le cadre alu

me revoilà,

le titre est piqué à Bégé ! il faut rester honnête et rendre à Bégé ce qui est à Lui !

Donc je reprends le récit de cette longue prise en main de la "chouette", que je finirais peu ou prou, mais reprendrais si nécessaire.

Il sera sans doute idiot de comparer des motos qui ont pour la plus ancienne exactement 60 ans de différence, ce qui, en terme de mécanique est comparable à une ère..., mais... cette comparaison sera l'objet d'un autre article, et il sera amusant de voir ces évolutions et combien une Vincent routière, même dépassée maintenant avait de l'avance sur son temps et ceux des temps proches à venir.

Ce qui me rassure est le côté franc de la moto V Strom, sa tenue de route et les pneus : j'ai à l'esprit cette phrase d'Adrien Morillas (champion du monde d'endurance) : on a 9 chance sur 10, si on prend plus d'angle de passer en cas d'estimation de vitesse trop grande en virage et 9/10 chance d'aller au tas si on tire tout droit. On ne sait pas vraiment pour la plupart d'entre nous où est la vraie limite.

 

Bien qu'il ne s'agissent pas de faire des prouesses, surtout sur route, et que le caractère vain du propos me paraît flagrant, il est vrai que l'on n'est jamais à l'abri de surprise ni d'erreur d'appréciation, même lorsque l'on est tranquille touriste, prudent et attentif... deux trois fois, je me suis félicité de mes choix, et cela est réconfortant, cette moto est une assurance contre les erreurs, quand bien même je n'ai pas l'ABS.

 

Donc je monte tranquilement la route du col de la Madalena, col de Larche, route sinueuse, au cours de laquelle on traverse quelques petits villages de montagne... ça monte. Au loin on aperçoit la montagne et ses neiges.

 

 

Je m'arrête à un café restaurant, il fait beau et chaud (non ce n'est pas belge), un groupe de motards est en train de payer et de partager la note avant de reprendre son chemin, entreprise toujours longue et périlleuse.

Je m'arrête et on parle un peu, ils repartent et iront vers le Sud, Martigues.

 

Un couple, père et fils, techniciens sont venus réparer un groupe éléctro en Italie, ils connaissent les motos, me rassurent sur le chemin que je prends.

 

 

On parle anciennes et Chouette, je ne taris pas d'éloges sur cette moto, qui pour moi n'est pas aussi glamour que mes vieilles, mais a toutes les qualités que je cherche : joueuse, sure, facile, idéale pour rouler loin etc...

 

plat de spaghettis alarabiatta, bière et eau, j'adore, surtout que n'ayant pas bien dormi depuis deux jours je sens venir des crampes aux cuisses.

Pour la moto, un petit coup de graisse sur la chaîne.

 

Le col ensuite se grimpe facilement malgré un revêtement assez dégradé, mais curieusement les virages sont larges, même ceux en épingles, bien moins piégeux que ceux au-dessus de Menton...

 

 

"j'enroule" avec régularité et tranquillement pour bien profiter du paysage, c'est cela que j'aime le plus sur cette moto : on n'est pas "au charbon", le plaisir de conduire ne confisquent pas celui de visiter.

 

C'est important, car j'adore voir la succession douce des styles différents d'habitats, de paysages, d'architectures (voir photos) qui m'enchante et font le "voyage".

 

 

Et puis là au sortir d'une large épingle, je vois un animal assez plat, gros, qui traverse hativement la route, à peine à 30 mètres de moi, ce qui me permet de le voir de près à son approche...je crois voir un blaireau, comme celui que j'ai vu il y a à peine trois semaines, mais non, ce n'est pas la couleur...ça y est : une marmotte !

pas le temps de freiner pour prendre la photo, trop tard, mais je l'ai bien vu et je pense à Bégé immédiatement

La neige est sale au bord de la route quand on l' approche, du moins constellée de poussières ; plus haut, elle semble immaculée, et l'air y est frais.. cela fait du bien. (voir photo)

 

On m'a dit que sur Grenoble la température avoisine les 32 degrés à l'ombre

En fait je supporte bien mon blouson et pantalon de cuir, qui m'a bien sauvé lors d'une collision avec un chevreuil à Ambert, il fait frais la haut, et ça me va bien.

 

La moto, en solo, est facile, surtout que cette route qui grimpe a bien des irrégularités, donc un trail y est plus à l'aise, on peut regarder le magnifique paysage que l'on laisse derrière soi au détour d'un virage, s'arrêter...

Je quitte donc l'Italie dans une descente que j'appelerai "route à Vincent", celle que l'on peut "enrouler", en conduite coulée, à bon rythme et où ce vieux "vétouine" se régale d'habitude.

 

Dans ce genre de route mes références sont la route d'Aubusson à Ussel, ou bien, entre autres, la route qui va de Clermont Ferrand à la ville de Champollion : Figeac.

 

La Suzuki s'y révèle parfaite, comme dans ma descente de Menton arès les cols vers l'Italie, j'use les pneus partout et j'y pense. On se sent parfaitement en sécurité, c'est précis, on peut changer facilement de trajectoire, le frein moteur que j'utilise facilement est excellent quoiqu'il diffère de celui d'une Norton Comando ou d'une Vincent : le régime moteur est de 50 % plus élevé que sur la Norton ou la BSA Rocket, et près du double de la Vincent (maxi 6 000 t/mn)

Le frein moteur est important, et malgré le fait que la cylindrée soit plus petite, que ce moteuur soit un "super carré" au rendement supérieur, grâce à un taux de compression élevé, il est bien présent, il faut juste aller chercher davantage les tours.

 

Le désavantage est que l'on change souvent de vitesse et même si le levier est facile il reste que votre main gauche commence à sentir les débuts d'une tendinite (je rappelle, que cela fait bientôt 5 heures que je suis en montagne très viroleuse)

 

Mais là rien à voir avec le levier de la BSA qui vous demande d'être Rambo. Les Vincent sont aussi aisées que la Chouette : avantage pour elles : on est pratiquement toujours entre 3ème et 4 ème vitesse : 1000 cc, plus longue course obligent avec 60 vrais chevaux.

 

Je n'aime pas me servir des freins sur route, pour deux raisons, on lèche doucement les garnitures ou plaquettes sans vraiment freiner alors que la V strom ou l'Egli (Fontana magnesium de 220 mm)  permet d'appuyer des freinages en cas de besoin, cela nuit à l'attaque des freins en les gommant, ça les glace.

 

La seconde est que lorsque je freine, je freine vraiment, ça permet une décélération rapide, le contraire endort, empêche l'anticipation.

 

Conclusion : la Chouette ça freine pour ces deux raisons, pas besoin d'attaque, c'est juste fait pour ceux qui y vont avec un ou deux doigts (je ne fais cela qu'en freinage sur l'angle ou sur le "mouillé"), il suffit d'appuyer plus fort et ça répond illico, avec les PR Michelin on peut y aller franchement, d'ailleurs j'ai testé au freinage avec, en comparaison, à mes côtés la Multistrada bien mieux équipée en théorie.

Magnifique lac avec barrage et hélas un accident en sens inverse , une moto s'est plantée dans le rail, et le pilote est en contrebas dans les sapins

 

 

Apparemment sans mal après que je sois allé aux nouvelles auprès de ses amis, ils devaient rouler à 6 motos, des "grosses" genre BMW, pourtant ce genre de pilote la cinquantaine, avec des motos de rouleurs sont surs, je ne sais pas ce qui a pu se passer, sûrement beaucoup de monde de sortie dans ces beaux endroits...

Je suis plus prudent depuis pas mal de km de toute manière, à cause de la circulation.

 

Les pompiers sont là, je ne sers à rien... je repars après quelques mots de soutien.

 

La température augmente rapidement à la descente, le soleil tape fort et lorsque je m'arrête à Laffrey (voir photos), endroit où les troupes, venues arrêter Napoléon à son retour de l'île d'Elbe, le rejoignent pour ce qui restera les cent jours, il fait une chaleur d'enfer... un peu d'eau et partage de quelques mots avec un couple venu en Honda Deauville. Toujours attention à bien poser la béquille latérale, important à l'arrêt.

 

 

Je repars, jamais je n'ai constaté que le ventilateur venait aider au refroidissement du radiateur, la température reste constante, même dans des parties où je roule presque à l'arrêt, aux feux des villes traversées sous la chaleur. C'est un gage de longévité mécanique.

Le bruit ? : je ne peux pas dire qu'il m'enchante, il est plaisant et discret mais étant donné la fonction de rouleuse que je lui réserve, c'est parfait, pas polluant, les protections thermiques des pots sont efficaces, ça change des brûlures que je me suis faites avec L'Egli ou les coudes de la Black Shadow qui ont brûlé mon blouson mis trop négligemment en porte manteau sur le guidon droit.

 

 

Si on veut parler musique il faut parler du BSA 3 cylindres, c'est pour mélomane, quant aux Vincent, elles peuvent varier, mon son préféré étant celui de mon l'Egli (V twin à 55 °) avec le pot issu d'un BSA BB 34 Gold Star, la Shadow c'est pas mal non plus : et puis vous avez les bicylindres Norton à 360 ° et Triumph, sons et musiques très belles et différentes mais qui peuvent vous fatiguer sur long parcours.

 

Patrick Lefèvre, fils du fameux Gustave (cherchez sur Wiki...) n'aime pas trop le son du Vincent d'origine bien qu'il soit le petit fils de l'importateur en son temps, question de goût !

Je continue cette route qui présente moins d'intérêt : c'est plus droit, il faudra passer par Saint Etienne, Roanne, Lapallisse.

 

Avant d'arriver vers le Forez, je m'arrête pour me reposer et me désaltérer , évidemment j'avais repéré une Triumph T 100 parfaitement restaurée, sans la tache d'huile indiquant qu'il y en a encore.

Couple quincagénaire attablé , petite discussion... ce moyeu suspendu est la garantie de lumbagos longs et douloureux si on roule longtemps, elle est superbe mais semble ne pas rouler loin, le propriétaire n'est pas prolixe bien qu'accueillant

 

Je me souviens que lors de longues étapes ces moteurs ne tenaient pas les régimes soutenus comparé à mes vieux "Vétouines" qui peuvent rouler indéfiniment à 140 à environ 3 000 tmn

 

la Chouette ne fatigue pas non plus et, en plus, elle offre la tranquilité d'esprit permettant le pilotage sans arrière pensée, le tourisme béat...Même si c'est fiable, de menus ennuis peuvent survenir sur un moteur ancien et on y est plus attentif, c'est tout, et puis on fait attention, une petite descente pour redémarrer si le jarret est fatigué, on vérifie l'huille , ça consomme davantage (5 à 8 litres pour les gros twins en V et 8, 5 litres , avec respectivement 14, 8 litres et 16 litres dans le réservoir, pour les trois cylindres avec ses 22 litres de résrevoir) etc . etc.. le trois pattes consomment aussi de l'huile., la DL non !

 

 Je n'ai pas de photos de cette T 100, batterie déchargée sur mon appareil.

 

La route va se faire de nuit ensuite ce qui va me permettre de vérifier qu'elle éclaire très bien, mais que ma presbytie m'interdit de bien lire les indications des compteurs, mais celles que je vois me suffisent : jauge, vitesse, compte tours...le reste, écrit pratiquement ton sur ton, échappe à ma sagacité...

 

La bulle est nouvelle pour moi je ne sais pas trop qu'en penser remous et non remous.

Bref j'arrive chez moi, dans mon coin perdu, une peu crevé, mais heureux

la consommmation sur ce long trajet aura été de 4,28 litres !!!!

 

Je vous dirai plus tard ce que j'ai fait avec actuellement elle a 4100 km, un aller retour Paris et un récent week-end à Granville dans la Manche dont je vous écrirai quelques lignes avec photos (voyage en Bisquine Granvillaise), et puis je vous ferais saliver sur le Cotentin que je connais bien puisque j'y ai habité 20 ans.

 

 



05/06/2009
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